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Sur La Route
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Épisode #15 -

Annick Jehanne,

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Bonjour tout le monde !

On est mardi.

Il est 9 heures.

On est en direct de ma voiture

et en live sur Facebook.

Et on tourne l’épisode numéro 15

de « Sur la route ».

Je m’appelle Nicolas Quilliet.

Mon invité de ce matin,

c’est Annick Jéhanne.

Alors, Annick Jéhanne,

c’est la présidente de Hubmode.

Elle va donc nous expliquer

qui elle est.

On va discuter avec elle

de pas mal de sujets

dont on n’a jamais discuté dans « Sur la route ».

Elle va nous expliquer pourquoi,

c’était une évidence pour elle

d’entreprendre après 50 ans.

Et que voilà,

les start-ups ne sont pas réservés aux jeunes.

Qu’elle a décidé d’entreprendre après 50 ans.

Elle va nous parler de son idée.

Comment elle a trouvé son idée.

Comment elle l’a mise en œuvre.

Et enfin, on va discuter avec elle aussi

de la forme de l’entreprise.

Eh ben, il y a des S.A, des S.A.R.L.

Il y a plein de formes différentes.

Elle, elle a choisi une forme

complètement différente.

La skip, la squick je crois,

la scoop, scop. Je ne sais pas.

Enfin, c’est une entreprise sociale et solidaire.

Elle va nous en parler tout de suite

dans « Sur la route ».

Bonjour Annick !

Bonjour Olivier !

Nicolas !

Ça commence très fort.

Merci d’avoir accepté mon invitation.

C’est parti. On est « Sur la route ».

Oui, j’ai une tête à m’appeler Nicolas !

— Pas Olivier. — Oui, sans doute.

Bon, on aurait pu m’appeler Olivier, effectivement.

Présente-toi pour celle et ceux

qui ne te connaissent pas, Annick.

Bonjour ! Je » m’appelle Annick Jéhanne.

Je dirige deux aventures.

Une société qui s’appelle Hubmode,

et une association avec beaucoup d’autres membres,

qui s’appelle Nord Créa.

Donc, Hubmode, c’est ta société ?

Oui !

Et Nord Créa, c’est ton association ?

C’est une association. Ce n’est pas la mienne

— Ce n’est pas la tienne ? — Là-dedans, on est cinquante.

Ah oui ?

J’ai été au démarrage de l’association.

Mais on est maintenant, beaucoup

d’entreprises rassemblées ensemble

pour travailler au futur de la mode.

Et ça fait quoi, Hubmode justement ?

Donc il y a « mode » dedans, cela donne un indice.

Oui ! Donc, Hubmode, c’est une société

qui forme les entreprises

de mode et textile

D’accord !

à divers sujet

de produit, de vente,

d’achat, d’organisation.

D’accord ! Achat, organisation.

Pas que la conception ?

Non !

— Tout type de sujet. — On pense mode, on pense robe,

— on pense conception, et puis couleur — Non, pas seulement

aussi toute la partie communication,

vente, organisation d’entreprise.

D’accord, OK !

Aujourd’hui, donc tu as créé

Hubmode,

tu me disais, il y a deux ans, c’est cela ?

Il y a deux ans.

Excactement !

Ce n’est pas très poli ce que je vais faire,

mais on peut te demander ton âge ?

Ah oui, je vais avoir 56 ans en mars.

56 ans !

Donc tu as décidé de créer ta start-up, passé 50 ans ?

C’est cela !

Alors, raconte un petit peu.

Qu’est-ce qui t’a pris ?

Parce qu’on a l’image de la start-up,

des jeunes qui sortent d’école.

— Des petits jeunes qui démarrent. — Voilà !

Mais toi, tu es la preuve vivante

que non, il n’y a pas que cette image-là.

Il y en a d’autres.

Et cette aventure que tu mènes

depuis deux ans aujourd’hui, c’est...

Voilà, c’est la preuve vivante qu’on peut créer

à tout âge.

Mais oui. Pourquoi pas ?

— Pourquoi pas, exactement ! — Oui.

Moi, j’ai passé 25 ans dans des grands groupes de mode.

J’ai beaucoup appris, beaucoup fait.

Je me suis vraiment régalée.

Oui !

— J’ai fait des gros chiffres d’affaires. — Tu peux citer des noms ?

— J’ai eue plein de grandes équipes formidables. — Tu peux citer des noms ?

oui, comme « Printemps » ou « Galérie Lafayette ».

D’accord ! Oui ! Donc, de grosses structures effectivement.

De grosses structures dans lesquelles

j’ai énormément appris.

Et au bout de 25 ans, j’avais envie

d’être plus libre

de faire mes propres projets.

D’accord !

Et aussi d’agir

pour transformer le système,

parce que je trouvais

qu’il y avait beaucoup de choses à changer.

Oui !

Et une façon de le changer,

c’est d’informer et de former.

Et de permettre aux plus grands nombres

d’avoir accès à la formation,

parce que la formation concerne

encore trop peu de monde.

Et particulièrement dans cette filière.

Donc tu vois, elle parle de la connaissance en fait.

Je parle de la connaissance, oui.

Des connaissances qui évoluent sans cesse.

Oui !

Et surtout dans ce secteur.

Rappel, ces deux secteurs, donc :

— la mode, le textile. — La mode et textile.

Il est absolument indispensable

de rester informé,

de comprendre ce qui se passe.

Ce qui se passe ailleurs,

ce qui se passe chez nous.

Et surtout de regarder qui fait quoi,

qui fait des choses intéressantes

dont tout le monde peut bénéficier ou s’inspirer.

Quand on a plus de 50 ans,

se lancer dans une nouvelle aventure,

on se pose forcément des questions

sur sa carrière, sur sa vie ?

Non !

Est-ce tu t’en es posée ? Non ?

— Pas du tout ? — Pas du tout !

Tu t’es lancée,

tu t’es dit : « on y va ! » ?

Oui, parce qu’il y a une vraie utilité.

J’ai quand même validé

cela, avec un certain nombre de grandes enseignes

avant de me lancer.

Oui !

En fait, j’ai vu qu’il y avait une très forte attente

de formation en métier.

C’est à dire : fait par vraiment des pros du secteur

et de formation aussi plus personnalisée.

Pas de choses sur étagère toutes prêtes

qui correspondent à tout le monde,

mais ne corresponde à personne.

Les enseignes étaient vraiment à la recherche

de formation beaucoup plus pointue,

personnalisé et efficace

pour leur collaborateur.

Tu as senti qu’il y avait un marché ?

Oui !

Mais, dire comme tous les entrepreneurs ;

s’ils se lancent, c’est qu’ils sentent qu’il y a un marché.

On ne se lance pas si on se dit que

cela ne va pas marcher.

C’est ça !

Donc, tu t’es lancé ?

Oui !

Mais j’insiste quand même là-dessus,

Oui ?

on est en France,

passé 50 ans,

— on est dans la case senior. — C’est formidable !

Je ne sais pas.

— Moi, je suis un peu — raciste, tu me dis ?

— Je suis un peu... — C’est la vérité !

— Je suis un peu hors cadre. — C’est compliqué

— sur le marché du travail. — Moi je ne me pose pas du tout ce...

— Tu ne t’es pas posé la question ? — ce genre de question,

parce que je pense aussi

que quand on est dans le métier de formation,

l’expérience est un atout.

— Ce n’est pas du tout un frein. — Eh ben, complètement !

On a vu un certain nombre de choses.

Des choses qui marchent et des choses qui marchent moins bien.

Et si on est curieux, informé

et qu’on a une veille très active,

je trouve qu’au contraire,

on a une très grande valeur ajoutée

pour les entreprises.

On a aussi appris à manager.

On a appris à travailler

avec un certain nombre de personnes différentes.

Donc, je pense que cela, c’est plutôt un atout. — L’expérience, elle est évidente.

C’est plutôt un atout, oui.

Et toi, tu t’es dit : « cet atout,

je vais le mettre à mon service »,

à ton propre service.

Oui, à mon service et à celui de tous les formateurs,

parce qu’on est une coopérative de formateur.

On travaille ensemble.

Tous les formateurs sont sociétaires

de coopérative Hubmode.

On en reparlera après.

Donc, on est quinze, vingt.

Cela dépend des moments, ensemble,

pour pouvoir aussi proposer une offre

assez costaud aux entreprises.

Et c’est là effectivement où tu as

certainement sortit ton épingle du jeu aussi.

C’est qu’effectivement, formateur

en sortie d’école, ce n’est pas cohérent.

Faire de la formation quand on a zéro année d’expérience,

c’est compliqué.

On peut en faire sur certains sujets.

Oui !

Il y a dans l’équipe de formateurs très jeunes.

D’accord !

Par exemple, des as des réseaux sociaux et d’Instagram.

Sur certains sujets, c’est cohérent.

Sur d’autres, quand on parle de stratégie

et d’organisation, il faut quand même avoir

— un petit peu de bouteilles — Un petit peu d’expérience.

— et un petit peu de vécu pour en parler. — C’est là où tu étais en confiance pour

lancer ta structure « mode ».

Oui, j’étais en confiance parce qu’aussi,

il y a des gens qui m’entourent qui sont super,

que je connais, la plupart depuis des années.

Oui !

Donc je connais leur qualité, leurs capacités

à former et aussi leur énergie,

leur conviction,

leur capacité d’entraînement d’équipe

aussi à l’intérieur des entreprises.

Oui, parce que tu n’es pas toute seule aujourd’hui.

Effectivement, on va en parler.

Mais l’idée, tu l’as trouvée toute seule ?

L’idée, je l’ai trouvée quand je travaillais dans des grands groupes.

Oui ! — Je cherchais moi-même des formations

pour mes collaborateurs.

D’accord !

J’avais beaucoup de mal à trouver des formations métiers.

Tu ne trouvais pas ?

Je ne trouvais pas sur certains axes.

D’accord ! — Il y avait des axes sur le « merchandising »

par exemple, on trouve.

Mais sur d’autres sujets,

c’était très difficile à trouver.

Du coup, j’avais déjà noté ce manque

quand j’étais à l’intérieur des grands groupes.

D’accord !

Tu t’es dit : « c’est parti », en fait d’un manque.

Oui !

Pour toi ?

Oui, comme beaucoup d’entrepreneurs en fait.

— Tout à fait ! — Tout entrepreneur

qui se disent : « tiens, il y a cela qui ne va pas »

ou « il y a cela qui manque » ou » j’aimerais avoir cela ».

Et ils le font.

C’est comme cela que naissent la plupart des entreprises, je pense.

D’accord ! Après, il faut passer le cap

de simplement l’idée

à se dire : je vais créer un centre de formation

en ligne en plus. C’est un book.

Oui ! Alors, on fait deux choses.

On fait aussi des formations en vrai,

— parce qu’on est aussi des êtres humains. — En vrai aussi, d’accord !

— On a quand même besoin — De se rencontrer ?

de se rencontrer et de faire des choses ensemble.

— Surtout, c’est cela qui est intéressant. — Tout à fait !

Mais il y a une partie, on va dire qui

qui peut être transmise de manière plus souple.

En mobilisant moins de temps des personnes.

Puisque, quand on met certains programmes en ligne,

ils sont en lignes pendant un mois ou deux.

Tout le monde peut suivre son programme

quand il veut.

Oui !

Il y a quatre heures de programme ou deux heures

ou une heure.

On le fait le matin, le soir, le midi

sur son mobile, sur son ordinateur.

Vraiment, on gère son temps de formation.

On est acteur de son temps.

Du coup, on est plus impliqué,

parce qu’on a vraiment choisi le moment

où on se forme.

Le fait d’avoir pensé à le faire en ligne,

cela t’est venu comment ?

Spontanément dès le début, tu t’es dit :

« je vais faire cela » ou ça a évolué ?

Oui, je me suis dit : « je vais faire cela, parce que

mon idée, c’était de mettre la formation à portée de tous »,

— D’accord ! — « à portée de tous » veut dire :

trouver un moyen pour baisser les prix

sans baisser la qualité.

D’accord !

Et les outils digitaux permettent cela.

Ils ne le permettent pas pour tout,

mais ils le permettent pour une partie des formations.

Et surtout, on sait que dans toutes les entreprises

de mode,

le marché est très difficile depuis 10 ans.

En général, les entreprises n’ont pas de collaborateurs

qui n’ont rien à faire,

ne serait-ce que dix minutes dans la journée.

C’est très difficile de mobiliser du temps de formation — Pour trouver du temps pour vous former.

Oui !

Donc il me semblait que ces outils

permettaient de répondre

à un certain nombre de problématiques

de la filière « mode » et « textile ».

La filière mode et textile, c’est ton métier

— à la base ? C’est un domaine que tu.. — Que j’adore !

— que tu maîtrises, que tu sais parfaitement, — Que j’adore !

— que tu adores ? — Oui !

Le commerce et la formation ne l’étaient pas forcément,

— ton métier ? — Pas du tout !

— Pas du tout ? — Non !

Comment tu as fait pour passer de l’un à l’autre ?

Ou au contraire, pour cumuler les deux ?

— Alors, j’ai appris — ... formé ?

J’ai appris, j’ai été formatrice indépendante

pendant plusieurs années avant de fonder Hubmode.

D’accord !

C’est vrai que j’ai un peu appris sur le tas.

Et puis aussi, en me formant, en lisant,

en parlant avec d’autres formateurs,

en expérimentant.

Tu veux dire : en lisant, il y a des lectures particulières que tu...

Non, je ne sais pas te dire une lecture particulière.

Je fais des veilles sur internet,

— Tu les fais globales — beaucoup de choses

de tous les jours.

En pratiquant et en échangeant avec d’autres formateurs

— d’autres collègues — L’expérience qu’on parlait tout à l’heure.

L’expérience en suivant aussi toute l’équipe de la catho

qui est très forte en innovation pédagogique.

D’accord !

Par exemple, moi, je pratique

la classe inversée depuis des années.

Qu’est-ce qu’est que cela, la classe inversée ?

La classe inversée, c’est : on met les ressources en ligne

et quand on est ensemble,

on fait des choses ensemble.

On parle de ses ressources et on fait des cas.

On invente des start-ups.

— Voilà, on pratique. — La classe inversée ?

C’est cela, la classe inversée.

D’accord !

Ce n’est pas : on parle pendant des heures et des heures,

— ce qui ennuie profondément tout le monde, — Oui !

y compris le professeur.

Il est fatigué à la fin.

Voilà ! Non, ce n’est pas du temps super intéressant.

Alors que du temps d’échange et de faire ensemble,

cela, c’est super intéressant.

Donc, tu dis que la classe inversée, c’est :

on bosse chez soi en fait ?

On prépare chez soi.

— On lit, on regarde — Avec des ressources.

Voilà !

— Et en classe ? — Et en classe par exemple,

on va faire un cas

avec toutes ces ressources.

On va traiter un cas d’entreprise

ou on va inventer soi-même quelque chose

ensemble à partir de ces ressources.

Donc, c’est toi qui fonctionnes comme cela à la catho

ou tu as suivi des cours qui fonctionnaient comme cela ?

Non, j’ai lu là-dessus.

Il y a la catho, il dit des choses.

Oui !

Il y a un livre qui vient de paraître là,

par exemple.

Ils sont dans cette démarche d’innovation pédagogique

depuis déjà plusieurs années.

donc, je suis tout ça.

J’essaie moi-même d’expérimenter.

La formation, c’est une activité humaine

— avec une matière humaine. — Oui !

Donc, cela ne peut pas être codifié complètement.

Et tant mieux mieux, c’est aussi une expérimentation individuelle.

Dans chaque cours et dans chaque classe,

il se passe des choses différentes,

parce qu’il y a des gens différents tous simplement.

Et donc, c’est super compliqué

quand même de mettre l’innovation là-dedans.

Non, ce n’est pas compliqué

parce qu’en fait, les apprenants

ont l’envie.

Oui !

Tout le monde veut changer.

Je pense profondément la manière d’apprendre,

parce qu’on change nous aussi

notre manière de consommer l’information.

Donc, forcément, la formation

ne peut pas rester isoler, statique.

Ne pas bouger, ne rien faire.

Non !

— Alors que nous-mêmes, — Alors que nous ...

Ah oui !

on fait infiniment

beaucoup plus de choses avec notre téléphone portable.

Oui !

Pourquoi on ne se formerait pas aussi

avec notre téléphone portable ?

Cela fait juste partie des nouvelles habitudes.

Donc, la formation doit aussi s’adapter

à rentrer dans les nouvelles habitudes de tout le monde.

Donc, c’est avec ce constat en fait,

que tu es vraiment allé à fond sur les books

Oui !

sur l’innovation dans la formation.

Donc, là, dans ton domaine qui est le textile et la mode.

C’est cela !

Alors moi, je ne considère pas

que c’est une immense innovation, c’est juste

une adaptation aux usages et aux habitudes.

D’accord, OK !

Puisqu’il n’y a pas de technologie majeure.

Les technologies qui existent,

juste, on s’en sert. On utilise ses outils

pour faire des formats de formation

plus souple, plus court.

Plus à base de vidéo aussi.

Il y a plus d’images dans les formations maintenant,

que de longues choses à lire.

Donc, on s’adapte

aux usages.

OK !

Tout simplement !

Et pour accompagner cette innovation

dans ton domaine,

tu veux peut-être en parler ? Tu as créé une association.

Alors, j’ai créé une association,

parce qu’il me semblait que c’était mieux

de faire des choses

— Qui s’appelle comment ? — ensemble.

— qui s’appelle Nord Créa, — Nord Créa.

qui rassemble une cinquantaine d’entreprises

des Hautes-France.

Tu as même organisé un événement, c’est l’important,

il y a quelques jours.

Oui, on a fait un événement qui est maintenant

à sa troisième édition.

Il s’appelle le « Fashion Tech Days ».

— Fashion Tech Days ? — Oui !

L’objet, c’est de faire se rencontrer

des start-ups.

— Oui ! — Donc, là, il y en avait 60 innovantes

dans le domaine de la mode.

Et des grands groupes

qui sont en recherche d’innovation.

Et aussi de rassembler

un peu tous les acteurs innovants

de cette filière.

C’est un événement qui est maintenant un gros événement,

puisqu’il y a 500 chefs d’entreprise de mode

qui y participent.

Je pense qu’on a fait

une très bonne édition.

Les start-ups étaient très contents

de toutes les rencontres qu’elles ont pu faire. — ... rencontre

Alors, je pose une question bête,

mais tu parles de textile, de mode,

— d’innovation — Oui !

et de Nord-Pas-de-Calais, de Roubaix.

Oui !

On pense forcément à il y a

quelques dizaines d’années, aux filatures.

Tout a fermé ? — Oui !

Est-ce que le Nord est encore innovant

dans la mode et le textile ?

Alors en fait, le Nord, il est très innovant.

Il a environ tous les éléments

possibles pour bâtir la mode du futur.

Oui !

Parce que la mode du future,

elle n’est plus seulement avec des fils et des tissus.

Elle est aussi avec de l’image.

Elle est aussi avec de la chimie.

Elle est aussi avec l’utilisation de ressources

qui sont des déchets,

de recyclage.

Oui !

Elle a des directions qui sont toutes ici.

Ici, on a des centaines de start-ups

et d’entreprises traditionnelles

comme l’empire de Picardie qui maintenant,

est neuf, beaucoup... .

Ouais

Donc, on a absolument tous les éléments

pour bâtir ensemble

une future mode.

Qui va forcément l’être parce que le consommateur

le veut ; plus durable ; plus innovante ;

et plus humaine.

Donc, nous ici, on a

Tu es quasiment en train de dire qu’on est leader,

— on va devenir leader — On est leader,

— on est déjà leader, — On redevient leader.

on est déjà leader, mais on ne le sait pas.

On n’a pas pris conscience

collectivement.

Oui !

Et c’est ce que Nord Créa essaie de faire.

De rassembler tout le monde

pour montrer qu’en fait, on est super costaud.

Et que la région de la Fashion Tech, c’est nous.

— C’est le nord ? — C’est le nord !

C’est le Haute-France — C’est le Haute-France, absolument.

Donc, tu portes ça, c’est plutôt important

puisqu’effectivement, on n’en a pas forcément

conscience.

En tout cas, nous vivons dans cette région.

On voit souvent ce qui se passe ailleurs,

mais on regarde rarement ce qui se passe chez nous.

Oui, alors que je compare

Paris. Parce que je suis à Paris très souvent.

Oui !

Et les Parisiens me disent : « houlala,

— mais c’est absolument formidable ce que vous faites » — C’est vrai !

dans le nord. C’est génial !

Voilà !

Donc, eux nous voient avec un œil

très très intéressé.

Oui !

Alors que nous, de temps en temps,

on est encore en train de se lamenter.

— Donc, il faut arrêter de se lamenter. — Il faut être positive.

Et de faire tout ce qu’on fait.

Ah oui, très, on peut.

— On peu en plus. — Franchement, on peut, oui !

On a toutes les raisons d’être très fier.

Dans le cadre de la création de mode,

tu as choisi un format,

une forme particulière d’entreprise.

Moi par exemple, j’ai créé plusieurs sociétés

en S.A.R.L, en S.A.S,

c’est classiquement ce que font les entrepreneurs aujourd’hui.

Toi, tu t’es dit : « non, je ne veux pas faire cela » ?

Non ! En fait, je voulais faire cette forme

d’entreprise qui n’existait pas

quand j’ai voulu la faire.

Oui !

Un jour, mon avocat m’a appelé et il m’a dit :

Voilà, j’ai une très bonne nouvelle,

ce que vous voulez faire, cela va exister

dans quelques mois.

Je participe au projet de loi

— sur cette nouvelle forme d’entreprise, — D’accord !

qui est la SCIC.

Alors, la SCIC, je n’arrivais pas à le dire.

J’ai dit : « scip, scip, scop ».

C’est quoi SCIC ? Cela veut dire quoi ?

C’est : Société Coopérative d’Intérêt Collective.

Société Coopérative d’Intérêt Collective.

Tout est dans le nom.

— Tout est dans le nom. — Intérêt collectif.

Voilà ! Intérêt collectif.

Donc, nous là... — En gros, cela consiste en quoi ?

Alors, cela consiste à se rassembler

en coopérative.

Oui !

Et à faire un projet,

à mener une entreprise.

Pas pour s’acheter des Porsches,

Oui !

mais pour résoudre des problématiques.

Donc, nous l’intérêt collectif,

c’est l’intérêt de la filière mode et textile.

Et ce qu’on veut amener dedans,

c’est plus de formation à la portée du plus grand nombre.

On travaille pour cela.

D’accord !

La société ne verse pas de dividende.

D’accord !

Voilà. Donc, il y a des règles.

Elle réinvestit 57 % de son profit

dans ses réserves.

D’accord ! dans ses réserves.

D’accord !

Et le reste est distribué

aux salariés.

— après, l’entreprise va décider — Donc, le salaire...

ce qu’elle fait du reste de son profit.

Et nous, on a décidé qu’on en redonnait 30 pour cent

en mécénat de formation.

Donc, on redistribue pratiquement tout

notre profit !

D’accord !

On ne fait pas cette entreprise pour gagner de l’argent.

On fait cette entreprise parce qu’on est convaincue

qu’il y a une problématique de formation

et qu’il faut la résoudre.

Après, ce n’est pas de la philanthropie non plus ?

Non,

parce que tous les gens qui y travaillent,

elles sont payées, bien sûr.

Voilà !

Voilà, mais

— on ne verse pas de dividende. — Ils travaillent à un bien commun.

Ils travaillent à un bien commun.

Alors, c’est quoi, ils ont un salaire ?

Ils sont salariés ou ils sont actionnaires ?

Ils sont tous actionnaires. C’est cela ?

Ils sont tous actionnaires.

Tout le monde actionnaire ? Tu as combien d’actionnaires ?

Ils le sont tous. Alors, on est à un peu plus de cinquante maintenant.

Cinquante actionnaires ?

Et là, on va en avoir un petit peu plus,

parce qu’on est en pleine levée de fonds.

D’accord !

Il en rentre tous les jours

ou semaine, jusqu’à la fin de cette année.

Alors, c’est dingue tu sais, parce que

souvent, je parle avec mes invités

— de l’association, de l’actionnariat. — Oui !

Et à deux, à trois, à quatre, c’est compliqué déjà

à gérer.

Il y a des problématiques. Et là, tu dis avec le sourire

que vous êtes cinquante.

— Et que cela va encore continuer ou plus. — On va être peut-être soixante.

— Soixante et quatre vingt. — Peut être cent à un moment.

Mais c’est comme cela qu’on s’est financé.

C’est génial !

Voilà ! Et alors, il y a des règles très simples.

Oui ! — On se voit deux fois par an.

On a un dossier drive dans lequel

moi, je partage régulièrement des éléments d’une formation.

Oui !

Pour tout le monde.

Et puis, tout le monde est libre

de partager, de m’appeler, de me dire des choses.

Parfois, je sollicite des sociétaires.

Oui !

Quand j’ai un problème

ou un questionnement sur tel ou tel point,

je vais appeler un sociétaire en disant :

« Oh ! Là, dis donc ! Est-ce que tu ne pourrais pas me donner

un petit coup de main sur ce sujet-là ? »

Oui !

Donc, ils sont là pour m’appuyer,

mais ils ne sont pas là pour faire mon travail,

clairement.

D’accord !

— Voilà ! — Tout le monde bosse chez soi en fait ?

— Oui, on est tous... — Il n’y a pas de bureau fixe ou il y a

— si, il y a un bureau fixe. — cinquante personnes.

Mais les cinquante personnes, elles sont un peu partout,

parce que certains sociétaires sont très loin.

— Oui ! — Même certains à l’autre bout du monde.

Et puis ils sont un peu répartis

dans toute la France.

Ils ne sont pas uniquement dans le nord.

Et tu parlais de levée de fonds là.

Oui !

Donc pareil, des levées de fonds, on en a beaucoup parlé.

Il faut un pack d’actionnaire.

Il faut aller voir les avocats.

Il faut négocier avec eux à fond.

C’est cela que tu es en train de faire ?

— Alors nous, on ne fait pas du tout comme cela. — Pas du tout ?

Pas du tout du tout.

On a un excellent avocat,

— Cela reste nécessaire, — Quand même !

qui est lui-même spécialisé en innovation sociale.

D’accord !

Donc, il connaît très bien notre format

et la façon dont on veut fonctionner.

Donc il suit la façon dont nous on veut fonctionner.

En fait, la SCIC, c’est une société

à capital variable.

Donc, cela permet d’accueillir des actionnaires sans frais,

n’importe quand.

D’accord !

— Donc, n’importe qui peut rentrer. — Capital variable ?

— Il te suffit juste de — Donc, tu es partie avec 1 000 euros ?

remplir un bulletin de souscription

et dire : « je deviens sociétaire de Hubmode ».

— 300 euros la part. — C’est vrai ?

Pour X parts et hop, c’est fait.

Cela s’appelle : la SCIC ?

Cela s’appelle la SCIC.

Mais tu vas donner envie à plein de monde de

s’y intéressé parce que...

Alors, il y a plein de monde qui s’y intéresse

de plus en plus.

— C’est à dire que — Nous, on était la première

— vu la facilité dans laquelle tu en parles. — du Nord-Pas-de-Calais.

On était la première du Nord-Pas-de-Calais, SCIC,

SAS. C’est cela qui était nouveau.

— D’accord ! — C’est qu’on pouvait faire les deux

en même temps.

D’accord !

Donc, être considéré par les banques

comme une société normale.

— Des SAS. — Ce n’est pas une association ?

— Non ! — Ce n’est pas...

— On est là pour travailler, pour — C’est une SAS.

— gagner de l’argent. — D’accord !

On n’est pas là pour regarder les petits oiseaux.

Et du coup, c’est un fonctionnement particulier.

C’est un fonctionnement en groupe.

C’est clair qu’il faut aimer le fonctionnement en groupe,

— Oui ! — la gestion et l’animation en fait,

plutôt de ce groupe.

Mais enfin, moi, je n’y trouve pas de difficulté particulière.

— Au contraire, je trouve que — Cela fait deux ans et...

c’est très réconfortant

de savoir qu’on a autour de soi,

un groupe de gens

qui peuvent être là quand on a des problèmes.

— Ce qui arrive toujours dans une entreprise, — Bien sûr !

des questionnements.

Ensemble, on est plus fort !

Ensemble, on est méga plus fort !

On pense que c’est effectivement un sujet

qui est récurrent dans l’émission,

c’est de ne pas rester tout seul

— Oui ! — et être plusieurs,

— être ensemble, ce n’est — Et c’est la même philosophie...

— pas forcément simple, c’est de l’humain, mais — Oui !

c’est forcément positif.

C’est la même philosophie pour Nord Créa.

On a cinquante entreprises.

On fait des choses formidables.

Oui !

Là, on se prépare à ouvrir un coworking

— fablab à Roubaix tous ensemble. — Oui !

Cela, ce n’est pas possible tout seul.

— Oui, c’est clair ! — C’est un projet à 500 000 euros.

On ne le fait pas tout seul.

À cinquante, oui, on peut le faire.

D’accord ! Super !

Ecoute, tu mettras en commentaire

les liens vers ce mode d’entreprise.

Pourquoi pas vers l’avocat

qui t’a accompagné, parce que...

Oui, mais on aide un certain nombre

d’entrepreneurs qui nous appellent.

On partage nos statuts par exemple.

Ah, tu partages en plus tout cela ?

Mais on est aussi là pour expliquer à ceux qui

seraient intéressés par ce format aussi,

comment cela fonctionne.

Parce que c’est sur que quand on ne le connaît pas,

— c’est encore de la formation. — Ah oui !

— Oui, complètement !

Oui !

Super ! Bravo !

On est à la fin de l’émission.

— À la fin de l’émission, il y a la question de l’invité. — Oui !

— Oui ! — Donc, la semaine dernière,

— Caroline te posait une question, — Oui !

— à savoir puisque vous êtes dans le même domaine d’activité.

C’est à dire, la mode.

Quelle est la place du « made in France »

dans la mode aujourd’hui ?

— Alors, elle est... — Pour répondre à Caroline.

Elle est assez faible.

Mais je suis persuadé

que cela va monter dans les années qui viennent.

Alors, sur la partie textile technique,

c’est déjà le cas.

C’est un secteur qui se porte extrêmement bien.

Mais sur la partie des vêtements pour tout à chacun,

cela va arriver aussi.

Pourquoi ? Parce qu’il y a maintenant de nouveaux outils,

de robotisation qui permettent

d’arriver à un temps de fabrication.

Donc, un coût de fabrication moindre.

Et cela va permettre de recréer des emplois

— Donc réindustrialisé en France ? — du territoire.

— Toi, tu penses que... — Oui, on va réindustrialiser,

— D’accord ! — mais pas comme avant.

— D’accord ! — Cela va être une autre façon

de réindustrialiser,

— qui va nous permettre, oui. — Plus technique.

Il va y avoir plus de technologies.

La technologie n’est pas l’ennemie.

La technologie, c’est un outil,

donc à nous de prendre l’outil

et d’en faire des choses utiles

pour le territoire et aussi pour créer des emplois

intéressants, bien sûr.

Super !

Donc, cela, c’était la question de Caroline.

— Oui ! — Et donc, la semaine prochaine mon invité, c’est :

— Yves Delnatte — Oui !

Le CEO de l’INEAT.

Il nous racontera tous cela la semaine prochaine.

Est-ce que tu as une question à lui poser ?

Si oui, face caméra.

Vas-y !

Oui, j’ai une question à lui poser.

J’ai lu quelque part que son entreprise

était une entreprise libérée.

Alors, qu’est-ce que c’est : une entreprise libérée ?

Est-ce que ce n’est pas tout simplement

une entreprise normale ?

Voilà ma question.

L’entreprise libérée ?

— Oui ! — On lui posera la question la semaine prochaine.

— Merci beaucoup Annick ! — Merci à toi !

Je te laisse sortir.

Passe une très bonne journée.

Toi aussi !

À bientôt !

Hop, ferme la porte ! Merci !

Voilà !

C’était donc Annick Jéhanne.

On a parlé de sujet différent

de d’habitude. Notamment, sur la forme de l’entreprise.

À la toute fin, la SCIC, si j’ai bien retenu.

Elle mettra tout cela en commentaire

de la vidéo.

On a vu avec elle aussi,

de la cap a drache pour entreprendre et bien heureusement,

l’expérience est aussi un énorme atout

dans l’entrepreneuriat et dans le milieu des start-ups.

Et ses idées, on l’a vue.

Toujours pareil : on est plus fort ensemble,

à plusieurs. Et puis, elle s’est rendu compte

d’un manque dans les entreprises où elle était.

Puis elle a créé ce manque tout simplement.

Elle l’a comblé

en créant son entreprise.

Voilà ! J’espère que cela vous a intéressé.

Comme je te disais, la semaine prochaine,

on reçoit Yves Delnatte.

Yves Delnatte, c’est le CEO de l’INEAT,

une société de service.

Alors, on ne le dit plus comme cela aujourd’hui.

Il va nous en parler la semaine prochaine.

On va discuter de plein de choses avec lui.

On va notamment aussi comprendre,

il va nous faire comprendre que ce n’est pas

parce qu’on a était mauvais à l’école,

qu’on a redoublé plusieurs fois ;

qu’on ne peut pas créer sa boîte et réussir,

c’était son cas.

Je vais avouer quelque chose

d’inavouable.

Il a redoublé des classes.

Il va nous l’expliquer en toute transparence

la semaine prochaine.

Il va nous expliquer aussi sa réussite.

Voilà ! Merci à vous !

Très bonne journée à tout le monde.

Entreprenez, bougez-vous, comme d’habitude,

faites des choses.

Il y a des échecs et des réussites,

cela s’appelle : « l’expérience »

et cela permet d’avancer.

Allez, très bonne journée ! Salut !